dimanche 2 juin 2013

Tourner un axe sans tour... Impossible me direz-vous ?

Aujourd'hui pour ma desserte de soudage, j'ai besoin d'une portée diamètre 20 mm sur mon axe de roulement pour enfiler mes roues.
La problématique : je travaille avec du tube de canalisation galva au diamètre 21,3 mm. J'ai choisi cela pour  l'épaisseur et l'approvisionnement (très facilement trouvable en barres de 1 et 2 mètres afin de coller à mon besoin). De plus, les 2.3 mm d'épaisseur au rayon donnent une rigidité incroyable au tube. Pratique pour éviter de vriller l'axe de roulement de ma desserte quand je la violenterai dans les cailloux. La qualité prime pour moi selon le critère : "dans 10 ans pas une ride !", voilà donc le pourquoi du comment.

Bref, niveau conditions du jour : je ne bricole pas chez moi, nous sommes dimanche et je n'ai pas de tour sous la main, ni de comparateur... Sympa le challenge pour enlever les 0.65mm au rayon.


L'idée maligne que j'ai trouvée (attention je précise bien que la précision n'est pas folle. Je recherche uniquement la fonction rotation) :
  • 2 paliers bois huilés à l'intérieur et une tige filetée traversante pour l'entrainement avec une mandrin de perçeuse. Nous avons la fonction rotation !
  • Pour l'usinage une meuleuse équipée d'une bon disque à ébarber bien abrasif pour l'ébauche et un disque à lamelles grain 80 pour la finition. Attention au positionnement de la meuleuse pour travailler en opposition (rattrape les jeux). Le travail en avalant induit des vibrations et sauts.
  • Il manque aussi le plus important : ma femme pour appuyer sur la perceuse tout en supportant le bruit et les étincelles de la meuleuse !

Pour commencer il faut insérer l'axe dans les paliers bois, que l'on aligne volontairement pas pour créer du porte à faux. Cela permet de récupérer les jeux et à l'axe de tourner rond. Mais comment ne pas faire n'importe quoi en meulant ? Pour cela je me suis servi de 4 indicateurs :

1- L'outil du mécanicien : le pied à coulisse pour vérifier la cote du diamètre.

2- Pour ceux qui touchent un peu à la CAO : l'outil zébrure. Il fait apparaître plein de zébrure comme pour les zèbre (noires et blanches) sur notre pièce. Il permet de vérifier la continuité des surfaces.
La flèche rouge montre une discontinuité entre la surface cylindrique et le "chapeau" -> congé bizarroïde.
Dans notre cas, on va utiliser le soleil. Il crée des lignes de réflexion sur la surface cylindrique. Tant que ces lignes ne sont pas parfaitement rectilignes, c'est que l'on a des vagues sur notre surface. L'avantage c'est que le moindre défaut saute aux yeux.

3- La queue du pied à coulisse. On la pose sur la surface usinée et on oriente à la lumière. Si cette dernière passe c'est que nous ne sommes pas rectilignes.

4- Avoir une surface rectiligne c'est bien, mais qu'est-ce qui nous prouve que l'on a pas crée une surface conique ? Réponse : le mouvement gyroscopique. On insère la roue sur la surface usinée et on la fait tourner. Si la surface est conique, elle va directement se déplacer en suivant sa pente. Lors de la rotation, elle ne doit donc pas se translater.

Voilà donc comment se dépanner quand on à zéro matériel. Avec beaucoup de micro retouches au disque à lamelles (enlève presque rien à chaque passe et lisse la surface) on arrive à un résultat vraiment potable quasiment au dixième. Alors certes nous ne sommes pas au micron, mais pour un axe de roulement c'est largement correct.

Le montage, je sais pas si on peut appeler ça "montage"...
Axe après premier coup de gros disque à araser. Avec les reflets du soleil, on voit directement que la surface est vaguée et conique. Il va falloir reprendre tout ça !

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